n.f. (angl. functionnal asymmetry)
Différence fonctionnelle entre deux parties opposées des hémisphères cérébraux. Cette asymétrie rend compte de différences comportementales, par exemple, une dextérité accrue de la main dominante.
Introduite par A. Gesell dans son étude sur l'embryologie du comportement, la notion d'asymétrie fonctionnelle rend compte de nombreux phénomènes dus à la latéralisation de certaines fonctions cérébrales ou de la dominance hémisphérique concernant ses fonctions.
L'un des exemples les plus connus provient de l'écoute dichotique étudiée par Doreen Kimura (1967 et 1973). Lors d'une première expérience, elle fit écouter à des sujets des séries de chiffres, différentes mais simultanées, à chaque oreille. Les séries les mieux retenues étaient systématiquement celles que l'on avait passées à l'oreille droite (chez des droitiers). Une seconde expérience, de reconnaissance musicale, pour laquelle la tâche était de reconnaître des extraits musicaux présentés sur le même principe d'écoute dichotique, permis de montrer que cette fois, les musiques présentées à gauche étaient mieux retenues.
L'interprétation habituelle concordait avec des constatations neurologiques et cognitives datant déjà de plus d'un siècle : l'hémisphère gauche, prenant majoritairement en charge le langage, permettait de mieux retenir les chiffres. L'hémisphère droit, quant à lui, permettait de mieux reconnaître les musiques. Ce résultat, bien qu'étonnant du fait que chaque organe auditif soit relié aux deux hémisphères, constituait en soi une démonstration de l'asymétrie fonctionnelle : hémisphères droit et gauche peuvent présenter des "préférences" fonctionnelles.
A partir de cette expérience princeps, de nombreuses fonctions ont pu être associées préférentiellement à un hémisphère ou l'autre, notamment grâce à l'étude de patients split-brain (dont le corps calleux est lésé et les hémisphères cérébraux majoritairement déconnectés). Des asymétries anatomiques peuvent également être constatées, mais ne sont pas toujours nécessaires pour que s'établissent des asymétries fonctionnelles.
L'origine de ces spécialisations n'a encore reçu que des explications spéculatives, elle semble cependant être à rechercher dans une perspective évolutionniste, les animaux présentant également des asymétries fonctionnelles, de même que le bébé dès son plus jeune âge.
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