n.f. (angl. aversion)
Répugnance (cognitive), répulsion (comportementale), révulsion ou dégoût (affectif) envers un stimulus, conduisant généralement à la fuite ou l'évitement de cette stimulation.
Les stimuli aversifs ont été particulièrement utilisés en psychologie cognitive pour étudier les comportements d'aversion (fuite, cri, évitement) ou les réactions psychologiques associées (peur, renforcement aversif...). Qu'il s'agisse d'un bruit fort, d'un choc électrique, d'un pincement, d'une brûlure... le stimulus aversif possède généralement un fort pouvoir conditionnant et renforçateur, du fait qu'il constitue un mécanisme vital permettant d'éviter le danger et les expériences désagréables, faisant de lui l'un des principaux mécanismes de sauvegarde de l'intégrité physique et psychique.
Le pouvoir de l'aversion a ainsi pu être mis en évidence dans l'étude de l'aversion gustative chez le rat, particulièrement friand de saccharine (eau sucrée, par exemple). Pour provoquer un conditionnement, on inocule une maladie bénigne mais gênante (le système immunitaire du rat est particulièrement efficace), ou une substance de même propriété (exemple, chlorure de lithium provoquant nausée et vomissements). L'apprentissage est alors particulièrement rapide, de même que l'aversion qui en résulte à tout aliment contenant suffisamment de saccharine. Ce type de "thérapie"par le dégoût est également appliqué à l'homme. L'utilisation de disulfirame (provoquant également vomissements et nausée par blocages du processus de dégradation de l'alcool), par exemple, permet de lutter en invoquant ces processus d'aversion, contre l'intoxication alcoolique.
L'aversion met en jeu de nombreuses structures cérébrales telles que les parties médianes du mésencéphale et de l'hypothalamus, l'hippocampe antérieur (intervenant dans l'apprentissage), les amygdales dont le rôle dans l'émotion et le ressenti affectif renforce grandement l'apprentissage suite à une stimulation aversive, le gyrus cingulaire et même le cervelet.
Du fait de son fort pouvoir renforçateur, des thérapies d'aversion ont vu le jour, consistant à présenter un stimulus désagréable pour "casser" les comportements inadéquats.
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